La motivation

Comment garder sa motivation tout au long de l'écriture

CONSEILSMINDSET

2/12/20248 min read

L'écriture peut parfois prendre beaucoup de temps, de quelques semaines à quelques années, surtout dans le cas d'un roman. C'est d'ailleurs pour cela que beaucoup d'auteurs comparent l'élaboration d'un roman à un marathon.

Pour réussir, il faut savoir endurer cette longue épreuve, parfois jouissive, parfois douloureuse et naviguer entre les tumultes de notre motivation. Car en plusieurs mois, nous ne pouvons pas ressentir le désir d'écrire de manière égale. Tout comme notre humeur, il est normal que notre motivation s'affaiblisse, fluctue en fonction des jours et des moments.

Je tiens à rappeler que cela est normal et qu'il ne faut pas se blâmer de ne pas avoir envie d'écrire tout le temps.
Mais je dirais aussi que tout comme lorsqu'on court un marathon, pour terminer, il faut bien continuer. Alors n'oubliez pas que vous devez vous octroyer régulièrement des temps de pause, sans écrire afin de recharger vos batteries, mais que si la motivation reste en berne trop longtemps, il est de vous poser certaines questions.

Explorons ensemble ce qu'il est possible de faire pour rebooster son envie d'écrire.

  1. Faire le point


Je pense qu'il est tout d'abord primordial de faire le point sur les raisons qui font que votre motivation est en baisse. Pourquoi n'avez-vous plus envie d'écrire ? Ressentez-vous une appréhension à vous mettre à votre bureau ? Quelles pensées vous viennent ? Quelles émotions ? Elles peuvent être diverses :

  • De la peur = relative à la peur de l'échec, le passage que vous écrivez peut vous créer une angoisse à l'idée de l'écrire ;

  • De la honte = relative au syndrome de l'imposteur, il est possible que vous trouviez votre histoire ridicule ou votre passage pitoyable ;

  • De la fatigue = vous êtes peut-être éprouvé moralement, physiquement par votre quotidien et ne trouvez plus le courage de cet effort ;

  • De la monotonie ou de la lassitude = votre histoire vous ennuie, finalement, le désir de l'écrire semble perdu, le récit insipide ;

  • L'impression de manquer de temps = vous n'avez pas le temps ou l'esprit de vous y mettre, car vous avez trop de choses à faire / trop de choses en tête...


Et bien d'autres encore. Mais comme pour tout blocage d'écriture, notre ressenti n'est pas la réelle raison de notre appréhension. Une fois que vous avez identifié les émotions qui vous viennent lorsque vous envisagez d'écrire, je vous propose d'en disséquer le fond.

  1. Creuser la vraie raison


Lorsque l'on ressent une fluctuation dans notre motivation, tout (ou presque) vient de notre façon de percevoir notre travail, notre quotidien ou nous-mêmes. C'est cette vision parfois déformée, qui va nous causer de l'anxiété et donc une réaction émotionnelle : le fameux "fight or flight system" (système de combat ou d'évitement).
C'est une réponse inscrite en nous depuis la nuit des temps, qui a permis à l'homme de sauver sa peau dans bien des situations. Et si on peut penser que le monde est bien moins hostile qu'au temps des cavernes, nos réponses primaires restent les mêmes face à une situation qui provoque de l'anxiété, sans regard pour sa dangerosité. C'est d'ailleurs d'après une déformation de ce système que se créent les phobies et les peurs paniques.

Mais sans aller jusqu'à parler de panique, j'évoque ce système pour une raison simple : la fluctuation de motivation va provoquer en nous une volonté d'évitement de ce qui nous semble trop difficile, trop compliqué à un moment donné. Et ce système va se retrouver renforcé par la procrastination qui est la réponse principale à la volonté d'évitement : on va choisir une autre activité à la place de l'écriture, ce qui va diminuer notre anxiété et donc, on aura tendance à refaire la même chose pour éviter l'anxiété.

Une fois que l'on a compris cela, on va avoir tendance à vouloir se mettre un coup de pied aux fesses et s'empêcher de procrastiner en se forçant à se mettre à notre bureau. Si notre manque de motivation est juste de la flemme, cela va fonctionner. Mais si le problème vient d'autre chose, nous n'allons arriver à rien et nous créer de la culpabilité, une nouvelle dose d'anxiété et finalement, de sentiment d'échec et d'incompétence.

Car souvent, l'anxiété vient bien de quelque part. Et le manque de motivation est parfois un bon signal d'alarme :

  • Si c'est dû à une scène que vous vous apprêtez à écrire, il peut être bon de savoir si cette scène convient vraiment au récit, si tous les personnages y trouvent leur compte, si elle provoque chez vous un rejet ou qu'elle remue une douleur passée ;

  • Si c'est dû à un sentiment de ridicule, il faut creuser sur la raison : êtes-vous à l'aise avec les agissements de vos personnages ? Que reprochez-vous à votre histoire ? Qu'entendez-vous par ridicule ? Pourquoi ressentez-vous de la honte à écrire cette histoire ? Peut-être est-ce quelque chose que vous avez entendu ou vu qui vous a fait croire cela, peut-être qu'une réflexion qui n'avez rien à voir avec votre écriture vous a touché récemment. Si vous n'êtes plus en accord avec votre histoire, il est intéressant de prendre le temps de réajuster ce qui ne vous va plus ;

  • Si c'est dû à de la fatigue physique ou mentale, peut-être devriez-vous faire le point sur votre santé. L'écriture peut être un exutoire exceptionnel, mais il ne faut en aucun cas mettre sa santé en jeu. Est-ce un burn-out ? En attendez-vous trop de vous-même, que ce soit dans l'écriture ou dans la vie quotidienne ?

  • Si c'est dû à de la monotonie, peut-être que votre histoire manque de rythme et mérite un petit retravail de forme ou de fond ;

  • Si c'est dû à un manque de temps, il vous faut prioriser vos tâches et faire la part des choses : avez-vous mis l'écriture au ban de vos préoccupations ? Voulez-vous et pouvez-vous garder une posture professionnelle vis-à-vis de l'écriture (cad en respectant vos objectifs et dates fixées, en vous donnant rdv) ? Si vous n'en avez plus la possibilité pour des raisons qui vous sont propres, acceptez-le. Il faut parfois faire des choix. Mais si on se rapproche plus d'un "j'ai la flemme en ce moment, donc je vais faire autre chose", vous vous faites défaut. Et vous exposez à une culpabilité sur le long terme.


Pour pouvoir agir sur la motivation, il faut accepter le problème que l'on va trouver et tenter d'y trouver une solution. Certaines choses sont plus facilement discernables seul et il ne faut pas hésiter à en parler autour de soi, surtout si vous pensez que votre santé mentale peut être le fruit de cette démotivation.

  1. Rebooster sa motivation


En fonction du problème, vous avez plusieurs manières de remotiver. Comme évoquer, il faut commencer par travailler sur ce qui ne va pas, autant dans votre histoire que dans votre vie. Ensuite, il s'agit d'avancer pas à pas et de trouver ce que vous pouvez faire afin de continuer l'écriture. Entendez-moi bien ici : l'écriture n'est pas forcément synonyme de rédaction.

L'écriture, c'est aussi de la réflexion, de l'anticipation, de l'inspiration, du dialogue avec autrui. Lorsque la motivation vous manque, relisez un passage de votre roman préféré ou regardez un film qui vous évoque votre histoire. Marchez, courez, flânez dehors en observant la nature, la ville, les gens. Nourrissez-vous de votre environnement et intégrez-le à votre réflexion.

Prenez des notes, relisez le chapitre précédent (sans vous enfermer dans du perfectionnisme), ou sautez au chapitre suivant. Encore plus si vous êtes dans votre premier jet : vous pouvez vous permettre d'écrire de façon disparate vos scènes. Ne vous obligez pas à écrire de manière linéaire votre histoire. Écrivez ce qui vous inspire le plus et vous retrouverez la motivation.

Faites lire votre récit ou échangez avec quelqu'un de confiance ou un groupe d'écriture. Partager votre blocage ou votre histoire peut vous aider à reprendre confiance en vous et créer une nouvelle dynamique. Certains groupes proposent aussi de se rassembler, en ligne ou IRL pour écrire ensemble, comme un rdv. Si vous avez du mal à honorer les rdv que vous vous donnez seul, cela peut être une bonne alternative.

Trouvez une routine, un lieu ou un moment qui vous permet de vous couper du monde, de vous octroyer le droit d'écrire. Parfois, lorsque le quotidien prend trop de place, on peut aussi s'en vouloir de s'accorder du temps pour soi. Et à cela je réponds : vous devez mettre votre masque à oxygène avant de vous occuper des autres. Si vous êtes ici, à lire ce post, votre masque à oxygène, c'est l'écrire. Accordez-vous du temps pour vous et votre histoire. Vous en avez besoin et vous le méritez. Vos personnages aussi.

Délestez-vous de la pression. Lorsque l'on arrive au milieu d'un roman ou à la fin, la motivation fluctue à la hauteur de la pression que l'on se met. Mais vous n'y arriverez pas mieux ni plus vite en intensifiant vos attentes. Tout marathonien vous le dira, cela ne sert à rien de mettre un coup de cravache si c'est pour vous écrouler avant la ligne d'arrivée. Profitez de votre écriture et du (bon) temps qu'elle vous donne dans votre univers.

Trouvez ce qui vous motive profondément. Tout comme le problème est souvent intimement lié à vous, la solution est en vous. Ceci n'est qu'une liste non exhaustive de pistes de réflexion, d'outils ou de réponses à mettre en place. Elle conviendra bien à certains, pas du tout à d'autres. Nous sommes tous différents.

  1. Les fluctuations au quotidien


Comme évoqué plus haut, la motivation fluctue et c'est normal. Pour faire face aux petites baisses de régime, rien de mieux que de ne pas se laisser le choix. Surtout si vous souhaitez être publié un jour, je vous incite, à partir du moment où vous vous engagez dans l'écriture, à adopter une posture professionnelle.

Qu'est-ce que j'entends par-là ? Tout simplement de traiter l'écriture comme un second métier. Vous ne repousseriez jamais indéfiniment un projet dans votre travail, n'est-ce pas ? Vous honoreriez sans faute un rdv avec un client ou une réunion d'équipe dans un cadre professionnel, non ? Alors faites de même pour l'écriture. Vous rêvez de vous dire "auteur(e)" ? Prenez vos dispositions et agissez comme tel. Dans votre travail de tous les jours, vous n'êtes pas forcément motivé à effectuer toutes les tâches imposées. Certains jours, vous n'avez probablement pas envie de vous lever. Mais vous le faites, car il le faut.

Pour tenir sur la durée et vous donner toutes les chances de réussir, vous devez traiter l'écriture comme une tâche professionnelle. Vous devez vous donner des rendez-vous d'écriture, seul ou à plusieurs, et vous y tenir. Je ne suis pas forcément alignée avec l'injonction d'écrire absolument tous les jours. Mais vous devez écrire plusieurs fois par semaine pour maintenir une relation constante avec l'écriture. Vos séances n'ont pas besoin d'être longues mais impérativement régulières.

Si vous agissez en professionnel, peu importe la motivation que vous aurez, vous saurez faire ce qu'il faut.

Pour conlure, j'aimerais que vous reteniez ceci : il est normal de manquer de motivation, mais cela ne doit pas être une excuse pour ne pas écrire. Le processus est long et peut se rythmer de différentes manières, selon le quotidien et notre mental. Ainsi, pour éviter les blocages d'écriture et les troubles plus profond, adoptez une posture professionnelle face à l'écriture de votre roman, prenez du recul régulièrement pour vous poser les bonnes questions et n'hésitez pas à demander de l'aide lorsque vous en ressentez le besoin. Il n'y a aucune raison que vous ne réussissiez pas à finir ce beau marathon.

Sur ce, à vos plumes !

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